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EXPOSITION PIERRE DANSEREAU > Texte complet de l'exposition

TEXTE COMPLET DE L'EXPOSITION

Introduction

Considéré comme un pionnier dans le domaine de l’écologie, Pierre Dansereau est un environnementaliste de renommée mondiale. Il est fondateur, président, consultant et membre d’une multitude d’organismes, dont plusieurs commissions et conseils gouvernementaux de divers pays. Éducateur émérite, il cumule les invitations à titre de professeur invité et pour des missions d’enseignement dans différentes universités à travers le monde. Au cours de sa longue et fructueuse carrière, il a obtenu un grand nombre de prix et titres honorifiques.

Ses nombreuses contributions scientifiques en matière d’écologie ont influencé le développement de ce domaine en l’enrichissant d’éléments venus d’autres disciplines. L’Encyclopaedia  Britannica qualifie Pierre Dansereau de pionnier de l’étude de la dynamique des forêts tropicales, tempérées et arctiques. Il est considéré par plusieurs comme le père de l'écologie au Québec et comme celui qui a mené à une meilleure compréhension des liens étroits qui unissent l’homme et son milieu.

1. Jeunesse et intérêts politiques, sociaux et culturels

1.1 Famille et intérêts personnels

1.1.1 La famille

Pierre Dansereau a vu le jour le 5 octobre 1911 à Montréal. Fils de Lucien Dansereau, ingénieur et directeur des Travaux publics (fédéraux) à Montréal et de Marie Archambault, il est l’aîné d’une famille de cinq enfants. Issu de la bourgeoisie montréalaise, son grand-père paternel, Clément-Arthur Dansereau, fut rédacteur en chef du journal La Presse, de 1899 à 1915, et conseiller de nombreux hommes politiques de l’époque. Le 29 août 1935, il épouse Françoise Masson. La cérémonie est célébrée à Terrebonne, dans la chapelle des Pères du Saint-Sacrement, située dans l’ancien manoir de l’arrière-grand-père de Françoise, Joseph Masson, homme d’affaires influent du XIXe siècle.

1.1.2 Les voyages, un mode de vie

Pierre Dansereau se passionne pour les voyages. Dès son jeune âge, il passe plusieurs étés en Gaspésie et plus tard aux États-Unis, notamment à Old Orchard. Après l’obtention de son baccalauréat ès arts, en 1931, il emprunte la voie maritime et s’embarque sur un navire apprêté par le gouvernement fédéral, le H.M.S. Acadia, puis l’été suivant sur le H.M.S. William J. Stewart. Lors de ces expéditions, il travaille comme aide-arpenteur pour le service hydrographique du Canada et se rend, notamment, dans le Nord-du-Québec, à Wakeham Bay.  Ces voyages le mènent également en mer des Sargasses où il découvre les tropiques ainsi que la faune et la flore aquatiques. En 1936, suite à l’obtention de son diplôme d’agronome de l’Université de Montréal et après avoir exploré les forêts et tourbières de la forêt laurentienne, Pierre Dansereau part pour l’Europe dans le but d’y poursuivre ses études. La même année, il se rend dans les Alpes autrichiennes où il participe à des randonnées avec des botanistes réputés de France et de Suisse.

Sa longue et fructueuse carrière est ponctuée de missions à travers le monde. Outre l’Europe, il se rend en Nouvelle-Zélande et en Amérique du Sud.1 Cette dernière destination occupe une place importante dans ses expéditions, particulièrement le Brésil. Les Sud-américains l’ont d’ailleurs surnommé affectueusement Pedro della Silva, en référence à sa passion pour ses recherches sur le terrain.2 Aussi en 1950, il fait un voyage scientifique à la Terre de Baffin.

1.1.3 Les arts et la culture

Le domaine culturel est très valorisé au sein de la famille Dansereau. Très jeune, Pierre Dansereau est initié au théâtre et au cinéma par ses parents, ses oncles et ses tantes. L’aîné de la famille découvre également d’autres formes d’arts, telles que la peinture et le dessin et développe un grand intérêt pour la lecture et la littérature. Il apprécie notamment les oeuvres d’Albert Pelletier et d’Alfred Desrochers. Lors de ses études au Collège Sainte-Marie en 1928, il participe à la pièce de théâtre Journey’s End. Il poursuit son apprentissage des arts alors qu’il se lie d’amitié avec l’artiste peintre Jean Palardy, avec qui il cohabite un certain temps. Pierre Dansereau continue de s’intéresser aux arts tout au long de sa vie en compagnie de son épouse, Françoise Masson, qui possède une aptitude naturelle pour le dessin et la peinture. Ensemble, ils découvriront les courants artistiques, se passionneront pour les voyages, collectionneront des œuvres d’art en plus de s’intéresser aux livres rares.

1.2 Études

1.2.1 Études au Québec

Pierre Dansereau débute ses études supérieures au Collège Sainte-Marie à Montréal et pendant un an au Collège du Sacré-Coeur à Sudbury. Il obtient un baccalauréat ès arts en 1931. Malgré un vif intérêt pour la littérature, il s’inscrit, encouragé par son père, à la Faculté de droit de l’Université de Montréal. Après une année d’étude, il délaisse le droit. Les années 1931 et 1932 sont ponctuées de voyages, notamment à la Baie d’Hudson et dans les tropiques.

En 1933, Pierre Dansereau s’implique activement dans le mouvement Jeune-Canada, qu’il a fondé avec des amis, notamment André Laurendeau. Le mouvement Jeune-Canada désire implanter son action dans le milieu rural et « habiter le milieu agricole pour y acquérir un ascendant sociopolitique important »3. Ainsi, certains membres du groupe, dont Pierre Dansereau, s’inscrivent à l’Institut agricole d’Oka, Faculté d’agronomie de l’Université de Montréal. C’est à cet endroit que Pierre Dansereau se familiarise avec la chimie et la botanique. Le père Louis-Marie, enseignant de l’Institut agricole, entraîne ses étudiants dans des excursions dans les environs d’Oka, lesquelles suscitent l’émerveillement de Pierre Dansereau devant la diversité des formes offertes par la végétation.4 Il termine ses études à l’Institut agricole en 1936, où il obtient un baccalauréat ès sciences. L’écologiste garde de bons souvenirs de ses années passées à Oka.

1.2.2 Études en Europe

C’est accompagné de son épouse, Françoise Masson, que Pierre Dansereau part, en octobre 1936, pour Paris où il entreprend des études à l’Institut d’agronomie et à la Sorbonne. Il écrit à ses parents en décembre de la même année :

Je ne puis pas parler beaucoup de mes études qui vont bien, mais lentement et à vrai dire peu brillamment. Je ne suis pas enthousiasmé de la science française non plus que de la France intellectuelle. Le XXe siècle est sûrement celui de l’Amérique. À nous de faire notre part et d’y briller du plus pur éclat possible.5

Puis, dans une lettre datée du 15 novembre 1937, Pierre Dansereau écrit à ses parents : « Je reviendrai au Canada DOCTEUR en SCIENCES de l’Université de Genève ou de Paris (Je ne sais encore) ».6 Françoise Masson et Pierre Dansereau profiteront de leur séjour en Europe pour visiter la Belgique, l’Angleterre, l’Allemagne, la Grèce et l’Italie.

Préoccupé pour son avenir lors de son retour au Canada, Pierre Dansereau écrit à son père en septembre 1938 : « Je travaille ardûment à ma thèse. Je serai reçu docteur. Je serai assez ferré en botanique et en géographie botanique pour me caser quelque part »7.

Pierre Dansereau revient au Canada en 1939, avec un doctorat en taxonomie végétale de la Faculté des sciences de l’Université de Genève. Ses études en Europe lui ont permis  d’approfondir ses connaissances scientifiques et de fréquenter des écologistes européens de renommée mondiale.

1.3 Implications politiques et sociales

1.3.1 Jeune-Canada

Bien qu’il soit reconnu pour ses recherches scientifiques, écologiques et environnementales, Pierre Dansereau s’est aussi impliqué dans des causes politiques et sociales. En 1932, influencé par le nationalisme de l’abbé Lionel Groulx, Pierre Dansereau s’implique à titre de membre fondateur des Jeune-Canada, un regroupement de jeunes intellectuels, parmi lesquels on retrouve Philippe Ferland, Gérard Filion, Lucien L’Allier, Claude Robillard et André Laurendeau. Les Jeune-Canada luttent pour un bilinguisme appliqué au Canada, notamment dans les ministères fédéraux et les publications gouvernementales, de même que dans les entreprises en sols québécois. Le regroupement appuie la campagne de refrancisation de la province de Québec amorcée dans les années 1930. Dès décembre 1932, les membres convoquent des assemblées populaires et impriment Le manifeste de la jeune génération, dont voici un extrait :

Nous faisons donc appel à la jeunesse […]. Que dans tous les domaines de la vie nationale le souci s’éveille, ardent, de reconquérir les positions perdues, de faire meilleur l’avenir. C’est à un vaste labeur intellectuel, littéraire, artistique, scientifique, économique, national que nous, les jeunes, sommes conviés par les exigences de notre temps. Souvenons-nous que nous ne serons maîtres chez nous que si nous devenons dignes de l’être8.

Les membres des Jeune-Canada prononcent des discours et des allocutions dans les institutions scolaires, tant à Montréal qu’à l’extérieur de la métropole. Cependant, dès 1934, absorbé par ses études à l’Institut agricole d’Oka, Pierre Dansereau délaisse le mouvement. La science et la botanique le passionnent et occupent le plus clair de son temps.

1.3.2 Le Rassemblement

Quelques années après l’aventure Jeune-Canada, Pierre Dansereau renoue avec l’implication sociale et politique. De 1956 à 1958, il s’implique dans le mouvement politique le Rassemblement, dont les idées se rapprochent du Parti socialiste du Canada, et s’oppose au gouvernement de Maurice Duplessis. Dès les débuts du mouvement, il se voit offrir le titre de président par certains membres influents, tels que Jean-Paul Lefebvre, Pierre Elliott Trudeauet Maurice Sauvé. Le Rassemblement compte aussi parmi ses membres, André Laurendeau, grand ami de Pierre Dansereau, Huguette Plamondon, Guy Hamel, Jean Marchand, Gérard Pelletier et Cyrias Ouellet. C’est un mouvement d’éducation et d’action démocratique. Ses membres veulent  « enseigner la théorie et répandre la pratique de cette forme de gouvernement en étant lui-même un vivant exemple de démocratie en action » 9.

En 1957, ne se sentant plus à l’aise avec la direction que prend le Rassemblement, soit la perte de la pluralité du mouvement au profit de l’ascendant de plus en plus fort des membres de syndicats, Pierre Dansereau démissionne de la présidence et quitte le mouvement.

1.3.3 Défense de l’écologie et développement durable

À partir des années 1950, il est clair pour Pierre Dansereau que l’écologie ne doit pas se limiter à l’étude de la nature. Elle doit aussi prendre en considération l’impact des comportements, des activités et des réalisations des êtres humains. Il n’est donc pas surprenant de voir l’écologiste s’impliquer dans diverses causes sociales à saveur environnementale. Vers les années 1960, Pierre Dansereau intègre à son oeuvre les notions d’écodéveloppement10 et d’écodécision11. La diffusion de ces nouvelles notions a fait de Pierre Dansereau un précurseur de ce qu’est aujourd’hui le développement durable.

En 1993, Pierre Dansereau s’implique dans la fondation de l’Union pour le développement durable (UDD)12 qui « regroupe des écologistes et des scientifiques impliqués dans les débats sociaux où apparaissent des blocages au développement durable »13. Il initie alors un projet de création d’une éco-zone de la biosphère dans le Nord-du-Québec, soit au lac Guillaume-Delisle, au lac à l’Eau Claire ainsi qu’au Lac des Loups Marins, projet qui sera évalué par l’UNESCO en 1993. Afin de diffuser et de poursuivre les recherches de Pierre Dansereau en matière de développement durable, le Fonds Pierre-Dansereau pour le développement durable a été créé par l’UDD.

Un autre concept développé par Pierre Dansereau est celui de « l’austérité joyeuse ». Ce concept, près de la « simplicité volontaire », propose un partage des ressources de la société visant à faire plus avec moins tout en étant heureux de le faire. Selon Pierre Dansereau,  « “[l]’austérité joyeuse” ne saurait commencer qu’avec l’identification de ce qui nous entoure, la conscience du milieu, la présence aux objets du quotidien […] »14. Pierre Dansereau se définit comme un optimiste face à l’avenir écologique de la Terre : « [si personne n’est optimiste], on va sombrer dans la médiocrité »15. Il prend donc position et s’implique à plusieurs reprises dans la défense de l’environnement contre certains projets de développement mettant en danger l’équilibre des écosystèmes. Ainsi, il collabore à titre d’éthicien, à l’étude des impacts sur l’environnement du projet hydro-électrique de la Baie James menée sur la Grande Rivière.

L’écologiste prend également part à la défense de projets de conservation des écosystèmes. Entre 1979 et 1995, il s’implique notamment dans le projet du Bois-de-la-roche à Senneville, lequel propose de préserver et de mettre en valeur le parc agricole de cette région. De la même manière, il appuie, en 1989, la reconnaissance par l’UNESCO de la région de Charlevoix et du Centre écologique de Port-au-Saumon comme Réserve mondiale de la biosphère.
 

1.3.4 Autres implications

Parallèlement à l’écologie, Pierre Dansereau s’implique dans d’autres causes qui lui tiennent à cœur. Il participe notamment, en 1988, à la Semaine de la Paix à titre d’invité spécial de la soirée « Artisans de la paix ». Il se verra aussi associé aux activités du collectif « Artistes pour la paix » alors qu’il publie un texte dans leur bulletin mensuel et qu’il se fait porte-parole d’une conférence de presse en 1991.

1.4 Honneurs

1.4.1 Médailles, prix et titres honorifiques

Au cours de sa longue carrière, de nombreux prix et médailles ont été décernés à Pierre Dansereau afin de souligner son apport au développement de l’écologie et des sciences de l’environnement. Parmi ceux-ci figurent : The Addison Emery Verrill Medal en [196?], la Médaille Pierre Fermat accompagnée du statut de membre correspondant de l’Académie des sciences et Inscription et belles lettres de Toulouse en 1960, la Médaille Léo-Pariseau accompagnée du Prix Pfizer de l’ACFAS en 1965, la Médaille du centenaire du Canada en 1967, la Médaille Massey en 1973, la George Lawson Medal de l’Association botanique du Canada en 1986, la Médaille commémorative du 125e anniversaire de la confédération du Canada en 1992 ainsi que la Médaille du jubilé de la Reine Élizabeth II émise en 2002 afin de souligner ses 50 ans de règne.

Cet éminent écologiste de renommée internationale s’est également vu octroyer de nombreux titres honorifiques pour souligner sa contribution et son fidèle engagement envers l’écologie et certains organismes et associations. Il est notamment élu membre de l’American Association for the Advancement of Science en 1945, membre de la Société Royale du Canada en 1949 et conseiller d’honneur au Conseil national de la recherche scientifique d’Espagne en 1959. Il reçoit également l’Insigne d’or, mérite universitaire le plus élevé décerné par l’Association générale des étudiants de l’Université de Montréal en 1961, est élu membre honoraire de la Royal Society of New Zealand en 1964, est honoré par le New York Botanical Garden en 1969, reçoit les prix Molson en 1975, Marie-Victorin en 1983, un Phénix de l’Environnement en 1998 ainsi que le titre de membre de 50 ans de l’Association of American Geographers en 2001.

1.4.2 Doctorats honorifiques

Afin de souligner l’importance de sa contribution aux sciences de l’environnement, Pierre Dansereau s’est vu attribuer dix-sept doctorats honorifiques, notamment par l’Université de Strasbourg en 1970, la Sir George William University et l’Université de Sherbrooke en 1971, l’Université de Waterloo en 1972, l’University of Guelph en 1973, le Collège militaire royal de Saint-Jean en 1990, l’Université Laurentienne en 1993, l’Université de Montréal en 1999 et l’Université du Québec à Montréal en 2003.

1.4.3 Reconnaissance de l’UQAM et autres honneurs

Éminent professeur, Pierre Dansereau a partagé ses connaissances et participé à la vie universitaire de l’Université du Québec à Montréal pendant près de 35 ans. En 1988, l’UQAM lui attribue le très prestigieux titre de professeur émérite et c’est dans le but de lui rendre hommage, de témoigner de l’importance et du rayonnement de ses travaux ainsi que de son implication auprès de plusieurs générations d’étudiants, qu’en 2004, elle désigne son complexe scientifique sous le nom de Complexe des sciences Pierre-Dansereau.

En plus d’être intronisé au Panthéon de la Science et de l’Ingénierie canadiennes en 2001, puis nommé « Grand Montréalais » en 1978, Pierre Dansereau voit sa notice biographique inscrite dans l’Encyclopedia Britannica en 1975. En 1996, il est élu au Collège des membres titulaires de la Société géographique royale du Canada et en 2001, l’Association des biologistes du Québec remet pour la première fois le Prix Pierre-Dansereau destiné à un biologiste s’étant distingué dans le domaine de la biodiversité.

2 Vie professionnelle

2.1 Emplois

2.1.1 Emplois de direction

En 1940, peu de temps après son retour d’Europe, Pierre Dansereau fait ses premières armes aux côtés du frère Marie-Victorin au Jardin botanique de Montréal. C’est ainsi qu’il est nommé botaniste puis assistant directeur du Jardin, poste qu’il occupera jusqu’en 1942.

En 1943, il est nommé directeur du Service de biogéographie du Québec, situé à l’Université de Montréal (où il enseigne depuis 1940), fonction qu’il occupera jusqu’en 1949. C’est au retour d’un séjour aux États-Unis, en 1955, qu’il se voit offrir le poste de doyen de la Faculté des sciences et directeur de l’Institut botanique de cette même université. Il occupe ce poste jusqu’en 1960; après avoir été critiqué par l’Université et le gouvernement Duplessis pour son implication dans le mouvement politique le Rassemblement, il quitte ses fonctions et part pour les États-Unis. Son départ soulève un tollé de protestations de la part de ses étudiants.

De 1961 à 1968, Pierre Dansereau occupe les fonctions de sous-directeur et conservateur du réputé Jardin botanique de New York. Il est accompagné notamment de Virginia Weadock, sa fidèle secrétaire et assistante de recherche, avec qui il collaborera pendant près de 50 ans. C’est lors de son séjour à New York que Pierre Dansereau entame ses recherches sur l’écologie urbaine.

2.1.2 Centres de recherche

Dès le début des années 1970, Pierre Dansereau s’implique dans l’administration de centres de recherche universitaires. Le 4 mai 1971, suite à des pourparlers de près d’un an, l’Université de Montréal, l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et la Ville de Montréal s’unissent pour créer conjointement le Centre de recherches écologiques de Montréal (CREM). Pierre Dansereau devient le premier directeur scientifique de ce centre situé au Jardin botanique de Montréal. Le CREM est un lieu de recherche interdisciplinaire étudiant les impacts du développement humain dans certains écosystèmes, notamment à la Baie James dans un projet de développement hydroélectrique. Cependant, la plus grande réalisation du CREM sous la direction de Pierre Dansereau demeure le projet d’étude écologique de la zone de l’aéroport international de Montréal (EZAIM), un des premiers grands projets d’impacts écologiques à être réalisé au Québec, soit à Sainte-Scholastique (aujourd’hui Mirabel).

En décembre 1973, tous les membres de l’UQAM travaillant au CREM, notamment Pierre Dansereau, sont rapatriés à l’Université. Le mandat du centre est revu et son appellation modifiée pour Centre de recherche en sciences de l’environnement (CERSE). Pierre Dansereau sera le directeur des programmes de ce centre de recherche jusqu'en 1976. Le CERSE, tout comme le CREM, poursuit les mêmes objectifs de promotion d’une recherche interdisciplinaire.

L’approche interdisciplinaire que préconise Pierre Dansereau est aussi fortement présente à l’Institut des sciences de l’environnement créé en 199016 par l’UQAM, institut qui se définit notamment comme « un lieu de concertation et de coordination interdisciplinaires »17. À l’intérieur de cet institut, Pierre Dansereau dirige jusqu’en 2004, le Laboratoire Pierre Dansereau pour l’étude des écosystèmes et l’aménagement du territoire.

Dès la création en 2001 de la Chaire de recherche du Canada en éducation relative à l’environnement, l’écologiste y est impliqué à titre de chercheur émérite. Le lancement de la traduction portugaise de l’ouvrage La Terre des hommes et le paysage intérieur de Pierre Dansereau constitue, d’ailleurs, la première activité de cette chaire.

2.2 Enseignement

2.2.1 Le « professeur » Dansereau

L’enseignement est un élément fondamental de la carrière de Pierre Dansereau. Il occupe une grande partie de son temps et l’amène dans plusieurs pays, dont le Brésil, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et Porto Rico. Le professeur Dansereau est réputé pour son art d’animer une classe, sa créativité pédagogique et son enthousiasme.18 Outre les cours théoriques, il utilise la méthode des enquêtes sur le terrain et organise des excursions, trimbalant ses étudiants en pleine nature, à l’extérieur des salles de classe. Il reprend ainsi, d’une certaine manière, les randonnées sur le terrain du père Louis-Marie qu’il a tant appréciées lors de ses études en agronomie.

Entre 1940 et 1950, Pierre Dansereau est le premier à enseigner l’écologie à l’Institut de botanique et au Service de biogéographie de l’Université de Montréal. De 1943 à 1945, il enseigne également la taxonomie végétale au Macdonald College, affilié à l’Université McGill.

N’ayant pas encore de poste régulier, il s’exile aux États-Unis en 1950 pour enseigner la botanique et l’écologie à l’Université du Michigan. En 1955, il revient enseigner à l’Université de Montréal, au Département de biologie et à l’Institut de botanique jusqu’en 1961, année où il retourne aux États-Unis pour enseigner la biologie et la botanique à l’Université de Columbia. Il y restera jusqu’en 1968. Ces allers-retours entre diverses universités sont l’occasion pour Pierre Dansereau de faire la connaissance de nombreux collègues, d’acquérir de nouvelles connaissances et de développer de nouvelles compétences, telles que l’écologie humaine et l’écologie urbaine.

À son retour de New York en 1968, Pierre Dansereau enseigne l’écologie à l’Institut d’urbanisme de la Faculté de l’Aménagement de l’Université de Montréal. Il occupera cette fonction jusqu’en 1971.

2.2.2 Université du Québec à Montréal

En 1972, Pierre Dansereau est nommé professeur à l’Université du Québec à Montréal. Il enseigne alors l’écologie au sein du Département de biologie. Très impliqué dans le développement de cette jeune université, il participe à la création du programme de maîtrise en sciences de l’environnement, notamment à la rédaction du premier projet de programme et aux discussions y ayant trait. Il s’investira plus tard dans la mise en place du doctorat en sciences de l’environnement. Malgré qu’il ait atteint l’âge normal de la retraite en 1976 à 65 ans, l’UQAM invite Pierre Dansereau à poursuivre ses activités d’enseignement, de recherche et d’encadrement des étudiants. Il continue donc ses activités jusqu’en 2004, soit jusqu’à 93 ans.

2.2.3 Professeur invité

Pierre Dansereau est également invité à enseigner l’écologie et les sciences de l’environnement dans d’autres universités au Canada et à l’étranger, notamment à l’Universidade do Brasil à Rio de Janeiro en 1946, à la Sorbonne à Paris en 1958, à l’Université d’Otago en Nouvelle-Zélande, en 1961, à l’Université de Porto Rico en 1963, à l’Université de Lisbonne au Portugal en 1977 ainsi qu’à l’Université internationale de langue française au service du développement africain, en 1990.

3 Recherches scientifiques

3.1 Les années 1930 et 1940

3.1.1 Les premières recherches

Au cours des étés 1934 et 1935, alors qu’il fréquente le laboratoire du frère Marie-Victorin à l’Institut botanique de l’Université de Montréal, Pierre Dansereau réalise une étude sur les mouvements périodiques des fleurs s’ouvrant au crépuscule et se refermant à l’aurore. Il observe et récolte des échantillons de plantes, dont le zigadène et la potentille.19 À l’été 1936, en vacances avec le botaniste Jacques Rousseau, sa femme Madeleine et leur fille, Pierre Dansereau poursuit ses récoltes de plantes et est initié par son ami à la nomenclature horticole. Il s’agit d’un apprentissage important pour le jeune chercheur. Lors de ses études doctorales en sciences, en Europe dans les années 1930, il se penche sur l’étude des cistes (Cistus) et publie plusieurs articles sur le sujet dans des revues scientifiques européennes. Pierre Dansereau poursuivra ses recherches sur d’autres plantes, dont les érables (Acer) et la lampourde (Xanthium).

3.1.2 L’érablière laurentienne

Amorcée au début des années 1940, l’étude de l’écologie et de l’évolution de l’érablière laurentienne, notamment en Gaspésie et à Norway Bay en Outaouais, est la première recherche d’envergure qui permettra à Pierre Dansereau d’acquérir une notoriété à titre d’écologiste, tant par la méthodologie que par la démarche utilisée. Cette étude se déroule sur plusieurs années et a pour objectif de définir la composition moyenne et typique de l’érablière. Pour ce faire, le chercheur se concentre sur l’identification et les caractéristiques des espèces d’érables, sur l’étude des sols à travers l’analyse de leur nature et  leur relief, le pourcentage de couverture végétale, la hauteur moyenne et le diamètre des arbres et le climat dans lequel évolue l’érablière. L’écologiste se penche également sur l’avenir de l’industrie des produits de l’érable en étudiant la concentration de la sève des érables à sucre, le milieu dans lequel ils évoluent, la quantité et la qualité de la matière première ainsi que le marché et la distribution des produits.

3.1.3 Congrès et colloques

Pierre Dansereau publie plusieurs travaux scientifiques au cours des années 1940. Il participe également à plusieurs congrès et colloques lors desquels il rencontre d’autres scientifiques s’intéressant à la botanique et à l’écologie. Il participe notamment au 12e Congrès international d’horticulture en 1938 à Berlin ainsi qu’à des congrès de l’ACFAS où il prononce des allocutions portant, entre autres, sur les mouvements périodiques des plantes. Il présente également des conférences relatives à des sujets aussi variés que le Jardin botanique de Montréal, la biologie des mauvaises herbes, les milieux biologiques et l’écologie dans l’horticulture.

3.2 Les années 1950

3.2.1 Nouvelle vision de l’écologie

Au cours des années 1950, Pierre Dansereau poursuit ses recherches, notamment sur la dynamique des forêts, qui mèneront à l’introduction d’éléments nouveaux dans la vision de l’écologie. Ses recherches témoignent de l’analyse des interrelations entre les agents des écosystèmes dans une perspective multidisciplinaire où l’homme occupe une place à part entière. L’introduction de ces nouveaux paramètres le mènera vers une nouvelle approche de l’écologie : l’étude globale d’un milieu et non plus la seule étude des impacts d’un agent isolé.20 Le chercheur comprend qu’il existe un autre stade d’analyse dans lequel l’écologiste étudie « un milieu… [afin de comprendre] les relations entre le sol, les plantes, les animaux, pour comprendre la cohabitation des espèces, les cycles naturels, leur équilibre et leur succession »21. Ces recherches mèneront, en 1957, à la publication de l’ouvrage Biogeography : An Ecological Perspective qu’il dédie à ses élèves de l’Université de Montréal, de l’Universidade do Brasil et de l’University of Michigan. La perspective écologique qui y est présentée inclut l’entièreté des sciences de l’environnement, dont l’écologie humaine. Elle propose une étude des origines, de la distribution, de l’adaptation et des associations de plantes et d’animaux. Plus qu’un résumé précis des sciences de l’écologie, cet ouvrage introduit l’homme comme nouveau sujet d’étude écologique et présente une vision multidisciplinaire de l’écologie. Biogeography : An Ecological Perspective constitue la première synthèse des connaissances à être réalisée en écologie. Cette publication est à la base de la renommée mondiale de son auteur et demeure aujourd’hui encore un ouvrage de référence important.

Pierre Dansereau poursuit également ses recherches sur les structures de la végétation. Il procède ainsi à de nombreuses études sur le terrain portant sur la disposition des différentes strates qui composent la végétation des forêts tropicales, tempérées et arctiques. Ses recherches l’amènent à étudier la végétation de l’Afrique, des Antilles, du Brésil, de la Macaronésie et de la Méditerranée en passant par les Alpes et la Terre de Baffin dans l’Arctique canadien.

3.2.2 Congrès et colloques

Pierre Dansereau poursuit ses participations à de nombreux congrès et colloques au cours desquels il cumule les rencontres scientifiques. Il participe notamment au 9e Congrès international de botanique qui se tient à Montréal en 1959 et à différents congrès de l’ACFAS, lors desquels il présente ses recherches, notamment sur la végétation des forêts laurentiennes. En 1958, il participe également au symposium The Impact of Population Studies on Ecology, qui traite de l’homme et de son environnement.

3.3 Les années 1960

3.3.1 Multidisciplinarité

Les années 1960 sont marquées par des recherches qui consolident l’approche multidisciplinaire de Pierre Dansereau.

À partir de 1966, l’écologiste se concentre principalement sur les impacts des interventions humaines sur son milieu et l’importance des facteurs écologiques dans le développement urbain.22 Il en résulte, notamment, la publication du texte Ecological Impact and Human Ecology en 1966. Pour Pierre Dansereau, l’étude globale d’un milieu inclut dorénavant l’homme. C’est ce qu’il nomme « l’écologie humaine et l’écologie urbaine » qui découlent d’une attention particulière accordée aux travaux écologiques parallèlement aux questions socio-politiques. « [L]e souci de la qualité de la vie devait rejoindre les environnements modifiés par l’homme et les villes elles-mêmes »23. L’écologie humaine se rapporte à l’influence de l’homme comme facteur transformant la nature, alors que l’écologie urbaine est plutôt l’étude des interactions entre les êtres vivants et la ville. C’est lors de son séjour à New York en tant que directeur adjoint du Jardin botanique, de 1961 à 1968, que Pierre Dansereau s’intéresse plus particulièrement à l’importance de l’homme dans l’écosystème. Pour le chercheur : « l’émergence de l’écologie humaine [fait] appel à un élargissement de la visée de l’écosystème, et peut-être de sa définition elle-même en tant qu’unité fondamentale »24. L’homme et l’environnement urbain font désormais partie intégrante de l’écosystème tel que défini par Pierre Dansereau.

Cette période est également marquée par son implication dans la production de la revue Sarracenia, publiée par l’Institut botanique de l’Université de Montréal. Cette revue s’adresse aux étudiants et aux chercheurs du domaine de la biogéographie. L’éditrice en chef de cette revue, Virginia Weadock, deviendra la secrétaire de Pierre Dansereau et sa fidèle collaboratrice pendant près de cinquante années, soit de 1955 à 2003.

Par ailleurs, la notoriété grandissante de Pierre Dansereau en tant qu’écologiste lui donne l’opportunité de rédiger les articles définissant la biogéographie et décrivant le Canada pour l’Encyclopaedia Universalis en 1968.

Parallèlement à ses recherches sur l’écosystème, l’écologiste se concentre aussi sur l’étude des sciences sociales, qui mèneront à la publication de Contradictions & Biculture en 1964. Cet ouvrage se compose de textes dans lesquels Pierre Dansereau utilise son expérience sociale et professionnelle pour aborder les préoccupations et les idées de sa génération, ainsi que pour définir les problèmes culturels qui semblent s’être posés aux Canadiens entre 1955 et 1961.

3.3.2 Commission sur le logement et le développement urbain (Hellyer)

À la fin des années 1960, Pierre Dansereau est nommé membre de l’équipe spéciale de la Commission « Hellyer » sur le logement et le développement urbain25 au Canada. La mission de cette commission consiste à proposer au gouvernement fédéral, en collaboration avec les gouvernements provinciaux et les entreprises privées, des façons de résoudre le problème de logement des Canadiens (accès à l’hypothèque, à la propriété et au logement salubre) causé par l’augmentation fulgurante de la population, tout en contribuant au développement urbain. C’est donc à titre d’écologiste que Pierre Dansereau contribue à ce groupe d’experts et participe à diverses consultations publiques pancanadiennes, d’Halifax à Vancouver.

3.3.3 Congrès et colloques

Conférencier reconnu, Pierre Dansereau participe à de nombreux congrès et colloques. Il est notamment présent au Pacific Science Congress, en 1962, au cours duquel il présente une conférence sur le Jardin botanique d’Hawaï. Il anime une séance du symposium Challenge for Survival sous les auspices du Jardin botanique de New York, en 1968. La même année, il organise un colloque sur le milieu gaspésien à Stanley House et participe, en 1969, à la 20e édition de l’International Shade Tree Conference tenue à Montréal. Il est aussi amené à prononcer plusieurs conférences portant, entre autres, sur la philosophie et la religion, la biologie, la végétation, l’aménagement du territoire des îles océaniques, ainsi que sur l’écologie urbaine.

3.4 Les années 1970

3.4.1 Écologie de la zone de l’aéroport international de Montréal (EZAIM)

Les travaux de l’équipe interdisciplinaire chargée de l’étude écologique de la zone de l’aéroport international de Montréal (EZAIM) débutent le 1er septembre 1970. C’est à la demande de Maurice L’Abbé, vice-recteur à la recherche de l’Université de Montréal, que Pierre Dansereau prend la direction de cette étude novatrice qui vise à analyser l’ensemble des agents intervenant dans l’écosystème de la zone de l’aéroport international de Montréal à Sainte-Scholastique (aujourd’hui Mirabel) et ses environs. Selon Pierre Dansereau, « EZAIM veut poser en profondeur les questions que suscite le cyclage des ressources à chacun des niveaux de l’écosystème »26. Ce vaste projet lui permet de réaliser une étude interdisciplinaire où les différentes spécialités des membres de l’équipe se complètent et permettent de tenir compte à la fois des facteurs urbains mais aussi humains dans l’analyse d’un écosystème. L’équipe publie, en 1976, un rapport en plusieurs volumes ainsi qu’unn atlas témoignant de ses recherches, de ses analyses et de ses recommandations.

3.4.2 Recherches et concepts sur l’écologie

C’est dans le cadre des recherches effectuées pour le projet d’étude sur les impacts écologiques de la zone de l’aéroport international de Montréal (EZAIM) que Pierre Dansereau propose, en 1971,  sa « boule-de-flèches », soit « un modèle de l’écosystème qui réalise la synthèse des dimensions naturelles et des dimensions humaines de celui-ci, et dont le niveau supérieur comprend deux paliers spécifiquement sociaux, l’investissement et le contrôle »27. Ce nouveau modèle développé par Pierre Dansereau permet d’avoir une vision globale des dynamiques internes d’un écosystème et d’analyser des milieux aussi différents qu’une érablière ou une église.

Quelques années plus tard, Pierre Dansereau présente un autre modèle d’analyse, cette fois appliqué au partage des biens d’un écosystème, modèle qu’il nomme « gâteau de l’environnement ». Ce modèle prend notamment en compte les besoins physiologiques, psychologiques et sociaux de l’homme, lesquels sont distingués en catégories de satisfaction allant de la privation jusqu’au surplus.

C’est aussi dans les années 1970 que paraissent plusieurs publications importantes dans l’œuvre de Pierre Dansereau : Challenge for Survival. Land, Air, and Water for Man in Megalopolis (1970), La Terre des hommes et le paysage intérieur (1973) et Harmonie désordre dans l’environnement canadien (1975).

3.4.3 Missions scientifiques

À titre d’écologiste de renom, Pierre Dansereau est invité à participer à des missions scientifiques dans divers pays où il apporte son expertise en matière d’écologie humaine et urbaine. Il se joint ainsi, en 1972, à une mission scientifique au Japon organisée par le ministre d’État chargé des Sciences et de la Technologie du Canada en collaboration avec l’Agence japonaise des sciences et technologies. Lors de cette mission, Pierre Dansereau s’intéresse particulièrement, d’un point de vue écologique, aux technologies japonaises et à l’approche des Japonais dans les domaines de l’environnement, de la gestion des transports et des aménagements urbains, de l’agriculture et de l’alimentation.

En 1974, il est invité à participer à une mission de l’Agence canadienne pour le développement international (ACDI) en Afrique. Il se rend ainsi à Nairobi au Kenya où il assiste, à titre d’observateur, à la deuxième session du conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Lors de cette mission, Pierre Dansereau a également l’occasion de se rendre à Kairouan en Tunisie où il fait diverses recommandations à l’ACDI concernant l’impact écologique de la construction d’un barrage réalisé sur l’oued Zeroud afin de protéger la ville des inondations.

C’est à titre de consultant que Pierre Dansereau se joint, en 1978, à un groupe d’écologistes afin de produire un rapport qu’il remet au Haut commissariat au tourisme de la République togolaise concernant l’écologie du site de construction du complexe intégré hôtelier Payamé près du site d’Aného.

3.4.4 Congrès et colloques

La participation à des congrès et colloques fait partie du métier et des passions de Pierre Dansereau. Tout comme l’enseignement, le métier de conférencier amène à un contact direct avec l’auditoire et permet de diffuser les connaissances.

Au cours de la décennie 1970, Pierre Dansereau participe à plusieurs activités de communication, dont le Symposium 1974 sur les arrondissements naturels et historiques de l’Association canadienne d’urbanisme tenu à Percé. En 1975, il est invité au Congrès international scientifique sur l’environnement humain de Kyoto. L’année suivante, il participe au séminaire interrégional des Nations Unies sur les entreprises de construction à prix modique et présente une conférence intitulée : « Le type d’établissement humain et le métabolisme du paysage ». En 1977, il participe au colloque interdisciplinaire « Vivre en ville » organisé par la revue Critère. En 1978, il présente une conférence au 5e symposium du Conseil québécois de l’environnement puis, en 1979, il participe à titre de conférencier et de président de session au symposium international « Forest Sciences and their Contribution to the Development of Tropical America » organisé par l’Interciencia Association, une association brésilienne.

3.5 Les années 1980

3.5.1 Travaux sur l’aménagement du territoire et la cartographie

Dans les années 1980, Pierre Dansereau poursuit ses recherches amorcées précédemment sur l’aménagement du territoire tant urbain que rural et développe la classification écologique des espaces, soit une méthode de cartographie écologique basée sur l’escalade de l’impact humain divisé selon les phases du pouvoir de l’homme sur la planète.

C’est dans le cadre de l’élaboration d’une classification écologique mondiale de l’occupation des terres28 que Pierre Dansereau propose la notion de classification écologique des terres qu’il divise en 4 volets : sauvage, rural, industriel et urbain, volets qui indiquent « le régime de l’occupation des terres [dépendamment] de l’impact humain »29. Tout au long de la décennie 1980, l’écologiste travaille à l’élaboration de cette classification qu’il nomme dorénavant la classification écologique des espaces. Cette dernière est désormais basée sur 6 volets : indigène, colligène, agrigène, fabrigène, urbigène et cybernigène. Le résultat de toutes ces années de recherche est publié en 1985, dans un ouvrage intitulé : Essais de classification et de cartographie écologique des espaces.

En 1986, en compagnie des botanistes Pierre Morisset et Jean Deshaye, Pierre Dansereau participe au tournage d’une émission de télévision ayant pour but de rendre hommage au frère Marie-Victorin pour ses observations de la végétation de l’Île d’Anticosti effectuées dans les années 1920.

Parallèlement à ses activités d’enseignement et de recherche, Pierre Dansereau travaille, de 1979 à 1983, à l’élaboration d’une série de 6 émissions télévisées éducatives sur l’écologie produites par le ministère de l’Éducation du Québec et réalisées en collaboration avec l’équipe de tournage d’« Écomeq ».

3.5.2 Missions scientifiques

Très sollicité à titre d’expert en écologie, Pierre Dansereau se rend notamment, en 1987, au Nicaragua à titre de consultant pour l’Institut nicaraguayen des ressources naturelles et de l’aménagement (IRENA) dans le cadre d’un programme de planification agraire. Cette même année, il agit comme consultant au Mexique dans un projet d’étude de la végétation de la Baja California.

Lors des célébrations du centenaire des parcs nationaux du Canada en 1985, plusieurs intervenants du milieu mettent en lumière l’inefficacité des programmes de préservation de la nature canadienne. En 1987, un groupe de scientifiques québécois, dont fait partie Pierre Dansereau, décident d’organiser une expédition aux Îles Galapagos. Cette expédition a notamment pour objectif, de prendre note et de se renseigner sur la politique exemplaire de préservation et de conservation de la nature de ces îles et d’observer un exemple d’intégration et de contrôle des activités humaines à l’intérieur d’un parc naturel. Il découlera de cette expédition, l’organisation d’une exposition de photographies destinée à sensibiliser la population à la préservation de la faune et de la flore, exposition à laquelle participe Pierre Dansereau.

3.5.3 Congrès et colloques

La décennie 1980 est marquée, pour Pierre Dansereau, de fréquents allers-retours entre Montréal et l’Amérique du Sud. Il se rend ainsi en Argentine en 1982 et en 1985 afin de participer aux 7e et 8e éditions du Symposium international sur les aires naturelles et le tourisme. Il profite de ces deux visites en sol argentin pour faire des excursions « sur le terrain ».

Pierre Dansereau effectue aussi plusieurs voyages au Brésil. En 1983, il se rend à Belém où il prononce, lors du Symposium international sur l’Amazonie, une allocution portant sur les problèmes environnementaux de la région amazonienne. En 1984, il se retrouve à São Paolo lors d’une participation au 36e congrès de l’Association brésilienne pour l’avancement des sciences. Il profite aussi de ce voyage pour revoir les lieux qu’il a visités en 1945 et 1946 afin de comparer l’état de la flore de ce pays depuis cette époque. L’écologiste retourne au Brésil à deux reprises l’année suivante (1985), cette fois à Salvador-Juazeiro-Rio afin, notamment, de poursuivre ses recherches sur le terrain et de s’enquérir de projets intéressants pour une éventuelle collaboration entre l’Université du Québec et les universités brésiliennes.

Pierre Dansereau participe, en 1981, dans l’état du Maryland, à la Conférence de Belmont regroupant des personnalités influentes du domaine de l’écologie et de la conservation des environnements. Il y présente une communication portant sur l’attitude responsable et la gestion des terres. L’écologiste participe aussi, en 1989, au colloque de l’UNESCO tenu à Vancouver sous le thème de « La science et la culture pour le 21e siècle : un programme de survie » dont les actes sont publiés sous le titre de La Déclaration de Vancouver et dans lesquels figure un texte de Pierre Dansereau.

3.6 Les années 1990

3.6.1 Comité consultatif international du Biodôme (Montréal)

C’est à l’invitation de Claude Corbo, alors recteur de l’UQAM et président du Comité consultatif international du Biodôme de Montréal, que Pierre Dansereau accepte, en 1989, de participer aux travaux de ce comité regroupant des sommités scientifiques québécoises, américaines et européennes. Ce comité, formé par la Ville de Montréal, a été mis sur pied dans le cadre du projet de construction du Biodôme de Montréal, complexe regroupant sous un même toit quatre écosystèmes du continent américain : la forêt tropicale, la forêt laurentienne, le Saint-Laurent marin et le monde polaire.

3.6.2 Écopyramide, Écodécision et autres recherches

C’est dans le cadre de ses recherches interdisciplinaires que Pierre Dansereau intègre la notion d’écodécision qu’il définit comme une « éthique environnementale » qui se doit d’observer des règles dans une visée propre à changer les choses. Pierre Dansereau représente la notion d’écodécision par le biais d’un schéma qu’il nomme « écopyramide ». Ce schéma démontre les relations existantes entre trois opérations majeures dans l’environnement soit la production, l’investissement et le contrôle. Grâce à l’application de son schéma de l’écopyramide à l’écologie, Pierre Dansereau fait ressortir la nécessité d’une collaboration interdisciplinaire entre les écologistes théoriciens (l’écologie), l’analyse de l’environnement (l’écodéveloppement) et les gestionnaires (l’écopolitique).

C’est à la fin des années 1970 que Pierre Dansereau débute sa collaboration avec le géographe Daniel Garneau. Celui-ci devient son assistant et ami. Il l’accompagnera à travers le monde lors d’expéditions scientifiques, de congrès et de colloques jusqu’en 2004, année de la retraite de l’écologiste. La décennie 1990 marque, entre autres, le résultat de cette collaboration dans l’élaboration d’une nouvelle carte de la végétation du monde à petite échelle présentant les classes-de-formation. Un « travail de moine » qui verra son aboutissement dans la réalisation, notamment, de cartes de l’Afrique, de l’Amérique du Nord et de l’Amérique Centrale ainsi que de l’Amérique du Sud au début des années 2000.

Dans le cadre de ses travaux et recherches, Pierre Dansereau effectue, en 1990 et en 1995, deux missions scientifiques au Brésil. Il profite de ces missions pour visiter le terrain et observer la végétation de la zone de la mangrove.

En 1994, Pierre Dansereau publie un volume important intitulé L’envers et l’endroit : le désir, le besoin et la capacité, où il démontre que l’homme est en péril par sa propre faute.

3.6.3 Congrès et colloques

Pierre Dansereau participe à de nombreux congrès et colloques au cours des années 1990 tant au Québec, au Brésil, qu’en France.

En 1990, Pierre Dansereau participe au Séminaire Delphi sur l’environnement organisé par le collectif Environnement 2000. Il y présente une communication intitulée : « Environnement 2000 : aménager la solidarité ». En 1992, il se rend à Belém au Brésil pour une participation au second Congrès national sur les essences indigènes. Il retourne à Belém en 1995 à titre de conférencier invité au Séminaire international sur les réserves naturelles, les réserves des biosphères et le développement durable. En 1998, Pierre Dansereau se rend une fois de plus au Brésil, soit à Belo Horizonte afin de participer à un congrès organisé en son hommage sous le thème « Éthique écologique et l’éducation sur l’éco-développement : un message de Pierre Dansereau ». Suivant ce séminaire, quatorze textes de l’écologiste seront traduits en portugais et publiés en 1999. « Le Brésil est gravé dans mon cœur »30 déclare Pierre Dansereau en 2001.

Impliqué dans les activités de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS) dès le début de sa carrière, Pierre Dansereau renouvelle à maintes reprises son intérêt pour cette association en participant aux congrès des années 1991, 1993, 1994, 1995 et 1996. Lors du congrès de 1994, il prononce une communication intitulée « Biodiversité – écodiversité – sociodiversité ».

Bien que fortement sollicité et occupé par ses activités scientifiques, Pierre Dansereau ne manque pas de participer à des événements artistiques tels que le Symposium « La sonorité des lieux », tenu sous les auspices de la Fondation René-Derouin, au cours duquel il fait ressortir les similarités entre les recherches du scientifique et de l’artiste.

3.7 Les années 2000

3.7.1 Films à saveur écologique

Dans les années 2000, l’immensité de l’œuvre Pierre Dansereau est dévoilée par l’entremise du cinéma. Entre 1999 et 2000, sous la direction de son cousin, Fernand Dansereau, il participe au tournage du film Quelques raisons d’espérer, produit par Éric Michel de l’Office national du film du Canada. Ce film documentaire sur la vie palpitante et les réalisations de Pierre Dansereau, amène le spectateur à parcourir plusieurs pays avec l’écologiste tant en Europe qu’en Amérique et à retourner sur des lieux de recherche, notamment en Gaspésie, à la Terre de Baffin et à New York en passant par le Brésil, sans oublier l’Angleterre, la France et le Portugal.

En 2001, Pierre Dansereau participe à deux films documentaires produits par le Service de l’audiovisuel de l’Université du Québec à Montréal et réalisés par Jacques Schroeder, soit Regards : du Saint-Laurent à la biosphère,…de l’enfance à la sagesse et L’émerveillement responsable, dont les tournages ont été effectués au Biodôme de Montréal. Dans le premier documentaire, Pierre Dansereau témoigne de l’importance de la biodiversité des écosystèmes du Saint-Laurent et de la forêt laurentienne. Dans le second, il partage son émerveillement pour la forêt tropicale et discute abondamment de la biodiversité de cette forêt, de sa vulnérabilité et de sa dévastation par l’exploitation de l’homme. Il invite également les visiteurs du Biodôme à découvrir et à s’intéresser à la biodiversité de la forêt amazonienne qui fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO.

En 2002, un documentaire de Téléfilm Canada intitulé L’Homme de toute la Terre présente Pierre Dansereau comme un des plus grands scientifiques et humanistes du XXe siècle. C’est à travers ses recherches sur l’écologie naturelle, humaine et urbaine et les applications pratiques de ses théories et concepts novateurs que ce documentaire fait découvrir aux spectateurs la grandeur et l’importance de l’oeuvre de Pierre Dansereau.

3.7.2 Congrès et colloques

À titre de président d’honneur du 26e Congrès de l’Association des biologistes du Québec, Pierre Dansereau présente, en 2001, une communication intitulée « Forêt et valeur écosystémique ». L’écologiste participe également à un séminaire ayant pour thème « Johannesburg et après », tenu à Montréal en décembre 2002, séminaire faisant suite au Sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg visant à réduire la pauvreté et à protéger l’environnement. En 2003, Pierre Dansereau participe au colloque « Le nouveau Brésil » organisé par le Centre d'études et de recherche sur le Brésil de l’Université du Québec à Montréal. Il y présente une communication intitulée « Le Brésil, un avenir renouvelable ». Cette même année, il présente au 12e Congrès forestier mondial tenu à Québec, une communication ayant pour titre « Des forêts pour la planète ».

3.7.3 Retraite

À l’âge de 93 ans, c’est avec beaucoup d’émotion que Pierre Dansereau quitte l’Université du Québec à Montréal en décembre 2004 afin de prendre sa retraite. Il se retire après 65 années de recherches scientifiques ayant marqué à tout jamais l’essor et l’évolution de l’écologie et des sciences de l’environnement, après une brillante carrière d’enseignant et de vulgarisateur, avec plus de 600 écrits scientifiques à son actif. Pour Pierre Dansereau, la retraite professionnelle ne signifie pas la fin de ses projets puisque « [d]es projets inachevés, j’en aurai jusqu’au dernier souffle » déclarait-il en 200131. En 2005, Pierre Dansereau publie le premier tome de son autobiographie qu’il intitule : Projets inachevés : la lancée 1911-1936, portant sur sa famille, sa jeunesse, ses études et ses débuts en botanique.

4 Relations personnelles et professionnelles

4.1 Personnalités artistiques et littéraires

4.1.1 Rencontres culturelles

Initié aux arts dès son enfance, Pierre Dansereau est passionné de littérature. À l’âge de 16 ans, il se lie d’amitié avec Henriette Dessaules, 68 ans, alors bien connue sous le pseudonyme de Fadette, chroniqueuse au quotidien Le Devoir. Tout au long de sa vie, il entretient des relations avec des personnalités du monde artistique et littéraire, tels que les peintres Paul-Émile Borduas, Hoyland Bettinger, Jean-Paul Lemieux et Jori Smith ; les artistes Louise Gadbois, Jacques de Tonnancour et Henri Masson ; le cinéaste Frédéric Back et le musicien Pierre Jasmin. Il correspond également avec des écrivains, au nombre desquels on compte le romancier et poète Robert Charbonneau, le romancier Léo-Paul Desrosiers, les écrivains Marc Connelly et Pierre Foglia, les poètes Alfred Desrochers, Saint-Denys Garneau et Noël Audet, ainsi que le comédien Gratien Gélinas.

4.2 Personnalités politiques

4.2.1 Société influente

Élève des jésuites, puis impliqué dans des mouvements sociaux et politiques, Pierre Dansereau a entretenu des relations avec des personnalités politiques et religieuses influentes de son temps. Sa volumineuse correspondance se compose de lettres échangées, entre autres, avec le secrétaire du premier ministre Mackenzie King, Harry Baldwin, l’ambassadeur du Canada au Liban, Paul Beaulieu, l’ambassadeur de France au Canada, Raymond Bousquet, le sous-secrétaire de la province de Québec, Jean Bruchési, le premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, le premier ministre du Québec, René Lévesque, Thérèse Casgrain, Solange Chaput-Rolland, le maire de Montréal, Jean Drapeau, le premier ministre du Québec, Maurice Duplessis, le ministre Paul Gérin-Lajoie, le ministre Camille Laurin, le maire de la ville de Québec, Jean-Paul L’Allier, André Laurendeau, Jean-Paul Lefebvre, le directeur du Jardin botanique de Montréal et maire de Montréal, Pierre Bourque, le sénateur Gérald A. Beaudoin, le chanoine Lionel Groulx et le cardinal Paul-Émile Léger.

4.3 Personnalités scientifiques

4.3.1 Inspirations et rencontres scientifiques

Sa curiosité naturelle et la nature de ses recherches conduisent l’écologiste à voyager à travers les cinq continents et l’amènent à participer à de nombreux colloques et congrès.  Sa carrière est ponctuée de rencontres avec d’éminents chercheurs, botanistes, écologistes et scientifiques. Outre le frère Marie-Victorin, avec qui il travaille au début de sa carrière et qui le marque par la publication de la Flore laurentienne (1935), l’écologiste a échangé une correspondance avec Marcelle Gauvreau, fondatrice de l’École de l’Éveil; le professeur Stanley Cain, sommité du monde de l’écologie; le docteur Manuel del Liano, professeur émérite de la Faculté d’agronomie Universidad Pedagogica y Technologica; le frère Fabius Leblanc, écologiste, ainsi que W.C. de Leeuw, cofondateur de la Station internationale de géobotanique méditerranéenne et alpine. Il a également correspondu avec l’historien et géographe Edgar Kuhlmann; son grand ami, le botaniste Paul Rey; le scientifique Pedro Pinto Da Silva; l’astrophysicien Hubert Reeves; l’écologiste Jorge Rabinovitch; le biologiste Jack Vallentyne; le sociologue Jean-Guy Vaillancourt; l’écologiste Jacques Portecop; le biologiste Gustave Prévost; le botaniste Henry Teuscher, les géographes Henri Dorion et Jules Dufour, sans oublier la scientifique Dora de Amarante Romariz, son ancienne étudiante.

1 Hommage à Pierre Dansereau. http://www.uqam.ca/bref/doctorat/dansereau_hom.htm, page consultée en octobre 2007.
2 Vaillancourt, Jean-Guy. Pierre Dansereau, écologue, écosociologue et écologiste. http://www.erudit.org/revue/socsoc/1999/v31/n2/001811ar.html page consultée en octobre 2007.
3 Dansereau, Pierre. 2005. Projets inachevés volume 1 : La lancée 1911-1936, p. 111.
4 Ibid, p. 117.
5 UQAM, Service des archives et de gestion des documents, Fonds d’archives Pierre-Dansereau, B2431 C8.
6 Ibid, B2431 C8.
7 Ibid, B2431 C8.
8 Dansereau, Pierre. 2005. Projets inachevés volume 1 : La lancée 1911-1936, p. 100.
9 UQAM, Service des archives et de gestion des documents, Fonds d’archives Jean-Paul Lefebvre, 107P-630:02/2, « Déclaration de l’exécutif général du Rassemblement ».
10 Vaillancourt, Jean-Guy, 1999. « Pierre Dansereau, écologue, écosociologue et écologiste » in Sociologie et sociétés, vol. XXXI, no 2, (automne).
11 Selon Claude Villeneuve, « [l]’écodécision est une action s’inscrivant dans un objectif de développement durable »,  http://dsf.uqac.ca/eco-conseil/formation/Documents/1ecc803/ecodecis.doc, (document consulté en septembre 2008).
12 Les autres fondateurs de l’Union pour le développement durable sont Pierre Bourque, Jean-Pierre Drapeau, Yves Guérard et Jacques Prescott.
13 http://www.udd.org/, (consulté le 22 septembre 2008).
14 Brunet, Normand et Agnès Pivot. 2004. « Pierre Dansereau, le gentilhomme décodeur et iconoclaste de l’écologie » in Nature, science et société, no 12, p. 75-82.
15 Pierre Dansereau dans le film Quelques raisons d’espérer, 2001, ONF.
16 http://www.uqam.ca/distinctions/honorifiques/dansereau_com.htm, (consulté le 9 octobre 2008).
17 http://www.ise.uqam.ca/info.php, (consulté le 15 octobre 2008).
18 UQAM, Service des archives et de gestion des documents, Fonds d’archives Pierre-Dansereau, 22P-020/1.
19 Dansereau, Pierre. 2005. Projets inachevés volume 1 : La lancée 1911-1936, p. 125-126.
20 UQAM, Service des archives et de gestion des documents, Fonds d’archives Pierre-Dansereau, 22P-020/1.
21 Comeau, Gayle. 1998. « Pierre Dansereau : Erudit Ecologist » in Visionaries Canadian Triumphs, p. 211.
22 UQAM, Service des archives et de gestion des documents, Fonds d’archives Pierre-Dansereau, 22P-020/1.
23 Ibid, 22P-020/4 « Description sommaire des recherches et contributions », p. 4.
24 Ibid, 22P-020/4 « Description sommaire des recherches et contributions », p. 4.
25 L’équipe spéciale est composée de l’économiste Doris Boyle, l’écologiste Pierre Dansereau, l’expert en immobilier James M. Gillies, l’entrepreneur R. Campeau, l’économiste W. Peter Carter et l’architecte C.E. Pratt.
26 Dansereau, Pierre. 1971. « Écologie de la zone de l’aéroport international de Montréal : une aventure interdisciplinaire » in La revue de géographie de Montréal, vol. XXV, no 3, p. 301-305. Service des archives et de gestion des documents de l’UQAM, Fonds d’archives Pierre-Dansereau, 22P-660:01/895 et 896. Publication 587.
27 Vaillancourt, Jean-Guy. 1999. « Pierre Dansereau, écologue, écosociologue et écologiste » in Sociologie et société, vol. XXXI, no 2, (automne). http://www.erudit.org/revue/socsoc/1999/v31/n2/001811ar.html, (consulté en octobre 2008).
28 Lettre à Jean Lupien, sous-ministre adjoint, ministère de l’Environnement du Canada. Service des archives et de gestion des documents de l’UQAM, Fonds d’archives Pierre-Dansereau, 22P-620:05/368.
29 Service des archives et de gestion des documents de l’UQAM, Fonds d’archives Pierre-Dansereau, 22P-620:05/371.
30 Pierre Dansereau dans le film Quelques raisons d’espérer, 2001, ONF.
31 Pierre Dansereau dans le film Quelques raisons d’espérer, 2001, ONF.

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