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RECHERCHES ET CONCEPTS SUR L'ÉCOLOGIE

C’est dans le cadre des recherches effectuées pour le projet d’étude sur les impacts écologiques de la zone de l’aéroport international de Montréal (EZAIM) que Pierre Dansereau propose, en 1971, sa « boule-de-flèches », soit « un modèle de l’écosystème qui réalise la synthèse des dimensions naturelles et des dimensions humaines de celui-ci, et dont le niveau supérieur comprend deux paliers spécifiquement sociaux, l’investissement et le contrôle »¹. Ce nouveau modèle développé par Pierre Dansereau permet d’avoir une vision globale des dynamiques internes d’un écosystème et d’analyser des milieux aussi différents qu’une érablière ou une église.

Quelques années plus tard, Pierre Dansereau présente un autre modèle d’analyse, cette fois appliqué au partage des biens d’un écosystème, modèle qu’il nomme « gâteau de l’environnement ». Ce modèle prend notamment en compte les besoins physiologiques, psychologiques et sociaux de l’homme, lesquels sont distingués en catégories de satisfaction allant de la privation jusqu’au surplus.

C’est aussi dans les années 1970 que paraissent plusieurs publications importantes dans l’oeuvre de Pierre Dansereau : Challenge for Survival. Land, Air, and Water for Man in Megalopolis (1970), La Terre des hommes et le paysage intérieur (1973) et Harmonie désordre dans l’environnement canadien (1975).

¹ Vaillancourt, Jean-Guy. 1999. « Pierre Dansereau, écologue, écosociologue et écologiste » in Sociologie et société, vol. XXXI, no 2, (automne). http://www.erudit.org/revue/socsoc/1999/v31/n2/001811ar.html, (consulté en octobre 2008).

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Extrait d'une conférence publique donnée par Pierre Dansereau dans le cadre du Congrès international de géographie, concernant l'étude écologique de la zone de l'aéroport international de Montréal à Sainte-Scholastique, 1972.
Université du Québec à Montréal. Service des archives et de gestion des documents.
Fonds d’archives Pierre-Dansereau, 22P6a/13.

Pierre Dansereau : On peut constater que l’éveil de la conscience à tous les niveaux s’est accompli et heureusement, ceci a affecté les paliers les plus élevés. La plupart d’entre nous savent que la crise de l’environnement n’est pas nouvelle. C’est la prise de conscience de cette crise qui est nouvelle. Or ce qui est plus récent encore, c’est la réalisation des coûts exorbitants d’un redressement. Puisque le projet d’un environnement assaini et humanisé, c’est aussi la fin de la violence militaire et économique, la fin du gaspillage et du privilège, c’est notre standard de vie qui est en jeu. En optimiste que je suis, il m’est possible de croire que le peuple canadien acceptera ce programme de joyeuse austérité qui est la condition même d’un réaménagement et d’un nouveau partage de nos richesses et de nos ressources. Les raffiner des technologies, sont voués à un échec retentissant si elles restent à la remorque d’une morale collective et d’une politique qui cherche à maintenir l’ordre établi. Ce qui n’empêche que ce raffinement technique et cette sagesse scientifique nous en avons le plus urgent besoin. Il nous faut donc multiplier les entreprises qui réunissent d’une part, les meilleurs spécialistes et les meilleurs généralistes, et d’autre part, les responsables du progrès scientifique et technique et les responsables de l’exploitation des ressources et l’aménagement du territoire.