Extrait du documentaire intitulé L’Homme de toute la Terre dans lequel Pierre Dansereau explique le dynamisme de la forêt, 2002. Production : Lucie Tremblay. Université du Québec à Montréal. Service des archives et de gestion des documents. Fonds d’archives Pierre-Dansereau, G.86.
Pierre Dansereau : Pour bien comprendre le dynamisme de la forêt, il faut connaître les exigences, les tolérances, les capacités de chacune des espèces d’arbres et pas seulement les arbres, les arbustes, les plantes herbacées, les mousses, les lichens. C’est tout ce complexe social, la sociologie végétale. En 1939, 40, j’arrivais d’Europe. Dès le début, j’ai pris mes distances d’avec mes maîtres européens. J’ai donné plus d’importance qu’ils ne le faisaient à la stratification. Eux, donnaient la clé de toutes les associations végétales à l’espèce, à la taxonomie, c'est-à-dire à l’identification des espèces. Sans m’écarter complètement de cette méthodologie, je me disais : « il faut représenter les structures, la masse végétale ». C’est à ce moment-là, en 42, que le terme « Écosystème » a été établi, a été adopté par la plupart des chercheurs en étude de la végétation. Alors, ce respect qu’on accordait à la structure, il fallait une méthodologie que j’ai proposée dans les années 40, dans les années 50 et que j’ai appliquée un peu partout. (Pierre Dansereau se promène dans la forêt.) La clintonie. Les ours aiment beaucoup ça. Les ours en mangent.
