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EXPOSITION PIERRE DANSEREAU > La galerie multimédia

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Extrait d'une entrevue accordée par Pierre Dansereau à Fernand Seguin dans le cadre de l'émission de télévision Le Sel de la semaine, dans laquelle il parle de son premier séjour, à titre de professeur, à l'Université de Montréal, 1969.
Production : Société Radio-Canada.
Université du Québec à Montréal. Service des archives et de gestion des documents.
Fonds d’archives Pierre-Dansereau, 22P6b/8.

Pierre Dansereau : Et bien cette période-là, je ne veux pas employer des expressions trop capsulaires et des formules fermées, je pense qu’on peut dire que la période qui a précédé 1950, c’est-à-dire la période des années 40, a été un dégagement hors de l’amateurisme. Nous avions encore à l’Université, à cette époque-là, un bon nombre de professeurs, et pas tous nécessairement des clercs ou des religieux, bien qu’un certains nombres d’entres eux l’étaient, qu’on avaient recrutés parce qu’on ne pouvait pas en trouver d’autres, à qui on payait des salaires que vous savez, c’est-à-dire bien peu de chose. Fernand Seguin : Vous avez battu tous les records dans ce domaine-là. Je crois que vous avez été engagé au salaire d’un dollar par année en 43. P.D. : Oui, j’étais payé un dollar par année par l’Université de Montréal et 2600 dollars par année par le gouvernement de la province de Québec, qui m’employait comme directeur du Service de biogéographie qui était à l’Université de Montréal, mais d’une certaine façon pas intégré dans l’administration. Sans vouloir dire que cette époque a été héroïque, je pense qu’il faut reconnaître le mérite un peu exceptionnel des gens qui ont voulu faire de la recherche à un moment où au moins un des gouverneurs, et même plusieurs d’entres eux, disaient que la recherche… le public n’en avait pas besoin. Vous connaissez des cas comme j’en connais. Enfin, il y a eu des animateurs à ce moment-là. Il y avait un Marie-Victorin. Il y avait un Henri Laugier. Il y avait un Georges Préfontaine et quelques autres encore qui étaient de grands animateurs et qui soutenaient le courage de ceux qui voulaient faire de la recherche. Maintenant, nos moyens n’étaient pas mauvais. En ce sens que nous avions assez facilement, peut-être parce que nous étions si peu nombreux à être à la fois canadien-français et chercheur, nous avions assez facilement des octrois du Conseil national de recherche. Il y avait tout un groupe d’étudiants, dont vous avez été, qui manifestaient énormément d’enthousiasme, qui entraient dans les plans des différents laboratoires de biologie, de géologie, de botanique, etc. De sorte qu’on ne peut penser à cette époque que comme une belle époque. Une époque d’essor. Une époque où nous traînions du bois mort, bien sûr, et où nous avions une administration d’une incompétence incomparable, malgré laquelle nous avons réussi à faire pas mal de choses. Il n’y avait pas de direction. Il y avait conséquemment une liberté assez grande pour des individus qui faisaient des choses auxquelles la société ne croyait pas, auxquelles l’administration croyait peu. Alors nous étions on our own 24 heures par jour [...]

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