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EXPOSITION PIERRE DANSEREAU > La galerie multimédia

LA GALERIE MULTIMÉDIA

Extrait d'une entrevue accordée par Pierre Dansereau à Fernand Seguin dans le cadre de l'émission de télévision Le Sel de la semaine, dans laquelle il définit l'écologie humaine, 1969.
Production : Société Radio-Canada.
Université du Québec à Montréal. Service des archives et de gestion des documents.
Fonds d’archives Pierre-Dansereau, 22P6b/9.

Pierre Dansereau : Je pense qu’en effet, une justification s’impose. Je ne suis pas urbaniste, absolument pas urbaniste. Je ne pense pas le devenir non plus. Mais dans une Faculté de l’aménagement, si comme biologiste je suis à la périphérie, comme écologiste je suis au contraire au centre. Fernand Seguin : Pourquoi ? P.D. : Parce que l’étude écologique de l’habitat humain, c'est-à-dire la reconsidération des découvertes de l’anthropologie, de la génétique et de la physiologie, de la sociologie et de l’économique, tout ça doit être intégré dans un cadre écologique. Ça n’existe pas à l’heure actuelle. Nous n’avons pas de traité en quatorze volumes, ni même en un volume d’écologie humaine. Il y a des livres qui ont été publiés avec ce titre-là, mais c’est de la bonne vieille sociologie ou de la bonne vieille économie. Ce n’est pas encore de l’écologie humaine. L’écologie humaine, elle est à faire. F.S. : Oui. Qu’est-ce que ce serait…, je sais que vous serez un de ceux qui allez la faire, qu’est-ce que ce serait l’écologie humaine en termes simples ? P.D. : Ça serait de se poser des questions à propos de l’Homme qu’on se posent à propos des animaux et même des plantes. F.S. : Quelles questions ? P.D. : Des questions de ce que c’est qu’une exigence ? De ce que c’est qu’une tolérance ? Vis-à-vis de la pollution, par exemple. Quelle est la défense possible de l’organisme humain vis-à-vis de la pollution ? Qu’est-ce qu’il peut tolérer ? De quoi a-t-il besoin dans les éléments atmosphériques et dans les éléments de l’eau et du sol ? Qu’est-ce qui lui est essentiel et dans quelle quantité, dans quelle combinaison ? Et, évidemment, la dimension psychologique. Qu’est-ce qui fait que le lion préfère manger du zèbre plutôt que de l’antilope ? Qu’est-ce qui fait que l’Homme ne veut pas habiter au 14e étage, il préfère habiter au 5e étage ? Il y a quelque chose de bien plus fort que des analogies dans toutes propositions-là. Elles ont besoins d’être étudiées dans un contexte [unifié ?]. Alors, par conséquent, nous avons la tâche actuellement de mettre à l’œuvre les découvertes et les lois, les lois qui ne sont pas aussi précises que celles de la physique et la chimie, mais qui s’approche de la biologie et pourrait le devenir. Nous servir, évidemment, de toute la machinerie ordinatrice à notre disposition actuellement pour poser toutes les questions qui n’étaient même pas imaginables, qui n’étaient pas commensurables littéralement il y a à peine quelques années. Nous avons à mettre tout cet arsenal au service d’une méthodologie qui se doit de changer, de sortir de l’exclusive de l’économique, de la psychologie, etc. La pondération des éléments de structure, des éléments…, des ressources. L’habitat humain est un écosystème, c’est-à-dire un endroit semblable à une forêt ou une rivière, où des éléments sont transformés par un organisme à un rythme qui est prévisible et où le réinvestissement des ressources est également prévisible.

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